Aujourd’hui, je vais parler de l’éducation, en particulier dans ces parties de l’Asie que sont Taïwan, la Chine, le Japon, Hong Kong, la Corée. Ces pays ont une approche très pragmatique de l’enseignement, et d’après mon expérience, leur façon d’enseigner va droit au but.

La première fois que j’ai été en contact avec ce système éducatif, c’était lorsque j’ai pris des cours en ligne avec un tuteur de chinois. J’ai découvert une méthode qui avait bien fonctionné pour moi, appelée Assimil. Cette méthode repose sur la répétition de dialogues, en nous disant que ce n’est pas très grave si l’on ne comprend pas tout, que l’important est d’écouter, de répéter et de mémoriser des structures complètes et des phrases. Petit à petit, on apprend la grammaire de manière intuitive, sans forcément comprendre tous les concepts, mais en sachant les utiliser.
J’ai proposé cette méthode à ma professeur, mais elle m’a directement proposé sa propre méthode, qui était pas mal aussi. En fait, je me suis rendu compte qu’elle avait un peu peur de s’écarter de ce qu’on lui avait enseigné. Cela m’a frappé : on éduque nos enfants comme on a été éduqués, et pour eux il est essentiel d’avoir un environnement structuré pour ne pas perdre confiance.
Cela dit, ici, on n’apprend pas vraiment à penser par soi-même, comme c’est souvent le cas en France. La différence est frappante : ici, il y a beaucoup de mémorisation. Les gens savent que le système éducatif occidental est efficace en partie parce qu’il laisse plus de place à la créativité et à une approche libre, permettant ainsi un développement différent. En revanche, ici, la quantité est primordiale. Ils se concentrent sur le plus de mots possibles à mémoriser, avec des manuels qui contiennent des milliers de mots. Mais mémoriser ne signifie pas savoir parler.
En France, les professeurs ajoutent souvent des feuilles volantes à leurs cours. J’ai eu une expérience assez aléatoire dans ma scolarité : on suivait rarement le livre de manière rigoureuse, et on sautait souvent des chapitres par manque de temps. C’était assez désordonné, et au final, on ne savait pas où chercher l’information. À Taïwan, par exemple, c’est beaucoup plus clair. Il y a une ligne directrice, et cela rend le processus d’apprentissage plus cohérent.
Il y a un côté répétition dans l’apprentissage : on copie, on imite, on récite beaucoup. Cela favorise la mémorisation, mais il y a peu de spontanéité. En revanche, pour l’imitation et la copie, ils sont bien meilleurs que nous, car ils ont entraîné cette partie de leur cerveau depuis leur enfance. J’ai même passé mon permis de scooter ici, et le parcours est très bien défini et précis, sans place pour l’improvisation.
Je pense que leur approche technique et analytique de l’éducation a ses avantages. Ils étudient la prononciation de manière très rigoureuse, presque scientifique. Par contre, il y a un manque de spontanéité. Par exemple, je parle anglais et je me sens à l’aise pour m’exprimer, même si mon vocabulaire actif n’est pas très large. En revanche, beaucoup de personnes ici, malgré leur connaissance de la langue, ont peur de parler et manquent de confiance.
Il y a une différence claire entre la mémorisation et la pratique spontanée. Bien sûr, ils ont leurs forces, mais je pense que l’idéal serait de combiner les deux approches.
Au final, je trouve que les systèmes éducatifs asiatiques sont très pragmatiques et efficaces. Ils vont droit au but, sans perdre de temps sur des choses qui ne mènent pas à des résultats rapides. C’est ça la pragmasie!
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