Le méchant est un gentil

Les films d’Hollywood sont pleins de constantes. Non seulement ils contiennent tous les mêmes éléments – cela aide le public à les avaler-, mais ils sont aussi remplis de clés de compréhension de monde pour qui veut bien se donner la peine de les déceler. Un film de super héro ou de science-fiction n’est pas simplement une distraction de masse pour nous faire avaler des publicités et des popcorn. Ils sont des messages à moitié cryptés pour nous faire prendre conscience de qui on est.

Je détestais la science-fiction, ses effets spéciaux et ses personnages loufoques jusqu’à ce que je m’aperçoive de ceci.

Le méchant est un gentil

Les films d’Hollywood ont des constantes car ils nous disent la même chose. On remarque que dans de nombreux films d’action, de science-fiction ou de super héro, la bataille finale s’éternise entre le gentil et le méchant. Les films les plus anciens expédiait la crapule en deux minutes avec un bourre-pif bien placé. Aujourd’hui le bouquet final dure 15 minutes, et le spectacle son et lumière finit par nous gaver.

Ainsi, lors d’une fameuse scène que vous allez reconnaître (je ne parle pas d’un film en particulier car tous contiennent la même), le gentil et le méchant se retrouvent enfin face à face pour régler leurs comptes. Il s’agit souvent de se venger d’une injustice, ou bien de sauver le monde qui risquerait de disparaître à cause du méchant.

C’est moi qui ai tué Mufasa!!

Mais le méchant nous enseigne ici quelque chose d’important. Il est prêt à vaincre, mais prend le temps d’exacerber les émotions négatives du gentil. Il rappelle au héro tout le mal qu’il lui a fait depuis le début du film (“j’ai tué toute ta famille, à cause de moi tu as souffert toute ton enfance, j’ai pris la vie de ta moitié etc…”). Ainsi le gentil, (car il est gentil et se laisse faire comme un bon toutou), rentre dans son jeu, et écoute les paroles qui ne font que l’énerver davantage. Après ça, bien sûr le gentil remporte la bataille.

Il est assez clair qu’il s’agit d’une clé à ne pas occulter. La plupart des humains fuient les émotions qui les dérangent. Elle sont parfois enfouies dans un passé inconscient, sous des kilos de graisses, ou refoulées de manière contemporaine avec une cigarette, une pinte de pisse dégueulasse, Netflix, ou n’importe quelle relation amoureuse qui nous permettrait de les fuir et les oublier. Or c’est bien en faisant face à nos émotions, en les acceptant et en les intégrant qu’on peut vraiment s’en libérer. La vie est paradoxale. Qui pensons-nous fuir sinon nous-même? C’est ainsi que nous pouvons gagner ce combat. N’importe qui tuerait le méchant sans d’abord écouter ses violentes paroles écarterait cette opportunité de se libérer. Le méchant est un gentil. Il représente une partie de nous-même à laquelle nous devons faire face pour retrouver l’équilibre. Il n’y a en fait pas d’autre issue que celle-ci. Les pansements, les anti-douleurs et les massages thérapeutiques sont destinés à nous offrir une facilité, à nous brosser dans le sens du poil pour éviter qu’on choisisse la libération et la victoire. Le méchant est un gentil qui veut nous faire comprendre ceci.

Il y a quantité d’autres messages dans les films d’Hollywood, mais celui-ci est d’autant plus important qu’il nous amène directement à la victoire.

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