Les interactions sociales en Asie

Aujourd’hui, je vais vous parler des interactions en Asie, surtout à Taïwan, avec un petit détour par la Chine. Bien que chaque pays ait ses spécificités, il y a des similitudes culturelles intéressantes qui se retrouvent un peu partout dans la région.

La première chose qui me marque ici, c’est la capacité à négocier. Il y a plus d’humanité dans certaines interactions quotidiennes. Je pense que ça a à voir avec l’âge du pays et son développement économique. Par exemple, la France, dans les années 60 et 70, était une société jeune, en plein boom. Aujourd’hui, c’est une société plus “vieille”, plus rigide. En Asie, les interactions sont souvent plus souples, surtout dans des situations où, en Occident, il n’y aurait pas de place pour la négociation.

Même dans des pays avec des gouvernements forts, comme la Chine, il y a toujours des marges de manœuvre au quotidien. Les agents locaux sont souvent prêts à faire des exceptions, que ce soit un contrôleur de train ou un policier. Si on les respecte, ils ne chercheront pas à nous compliquer la vie, contrairement à ce que j’ai pu vivre en France, où les règles semblent plus figées.

Dans la vie quotidienne, c’est pareil. Le propriétaire d’un restaurant peut être prêt à rester ouvert 20 ou 30 minutes de plus si des clients arrivent tardivement. Il y a cette souplesse que je trouve super.

Bien sûr, l’extrême de cette flexibilité, c’est la corruption, comme on peut le voir dans certains pays d’Afrique, où les fonctionnaires survivent grâce à elle. Ce n’est pas forcément un modèle à suivre, mais il y a un équilibre à trouver.

Un autre point intéressant, c’est que les Asiatiques évitent les conflits. Ils préfèrent la négociation, même dans des situations qui, chez nous, mèneraient directement à un désaccord. En Corée et au Japon, par exemple, cette culture de l’évitement du conflit est très présente.

Les relations sociales sont aussi différentes. En Asie, on s’invite très peu chez soi. Les rencontres entre amis se font souvent dans des lieux neutres, comme un café ou un restaurant. Pourquoi ? Parce que si on invite quelqu’un chez soi, il faut que tout soit parfait. Le lieu doit être impeccable, la nourriture bien préparée. Cela crée du stress, et pour éviter tout ça, mieux vaut se retrouver dans un endroit neutre, sans jugement ni comparaison.

Par ailleurs, la diplomatie est clé dans les interactions. Les Asiatiques évitent de froisser l’autre à tout prix. Même quand ils ne sont pas d’accord ou qu’ils ne comprennent pas ce qu’on dit, ils préfèrent faire semblant de comprendre pour ne pas briser l’harmonie. Pour nous, c’est perçu comme de l’hypocrisie, mais ici, c’est une forme de respect. Cela peut être déstabilisant pour nous, car on préfère souvent une communication directe, même si elle peut être perçue comme brusque ici.

Ils ont aussi une approche très pragmatique. Tout est programmé et organisé à l’avance. Par exemple, à Taïwan, le Nouvel An se déroule de manière très codifiée : le premier jour, on le passe dans la famille du mari, le deuxième jour, la famille de la femme. Cela évite les conflits sur la question “Chez qui on va cette année ?”, contrairement à ce qu’on peut vivre en France, où les familles recomposées compliquent encore plus les choses.

Le service en Asie, notamment en Chine, est aussi très différent. Même dans un Pizza Hut, on peut avoir un service qui ressemble à un restaurant plus chic. Il y a des serveurs pour tout, jusqu’à remplir votre verre d’eau dès qu’il est vide. C’est une expérience très agréable, surtout quand on compare ça à ce qu’on peut trouver en France.

Finalement, l’expression des émotions est aussi assez marquante. Dans les mangas, par exemple, on voit souvent des émotions exagérées avec des dessins très clairs : les yeux qui sortent de leurs orbites quand quelqu’un est énervé, ou des fleurs autour de quelqu’un qui est amoureux. Cette manière d’exprimer ses émotions, bien qu’exagérée dans les dessins animés, reflète en partie la manière dont les Asiatiques communiquent : indirects dans la forme, mais très clairs sur le fond. Il faut savoir à quoi s’attendre.

Voilà pour mon point de vue sur les interactions en Asie. C’est fascinant, parfois déroutant, mais toujours enrichissant.

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