Productivité et création : silence et itération

Pour créer, il faut deux éléments essentiels. Et le premier, à la surprise de certains, c’est le silence. Pas juste le silence sonore, mais un silence total, un arrêt d’entrée d’informations dans notre cerveau. Quand on parle de silence, on parle de limiter au maximum ce que nos cinq sens perçoivent, l’”input“. Certes, on a besoin d’inspiration, de voir et de sentir ce qui se passe autour de nous, de capter des impressions pour nourrir notre création. Mais à notre époque, cette balance entre l’input et l’output est largement déséquilibrée en faveur de l’input.

Il ne faut donc pas avoir peur de manquer d’informations. Notre cerveau fonctionne sans qu’on le réalise, 24 heures sur 24. À 20 ou 25 ans, on a déjà amassé un océan de connaissances, souvent bien plus qu’on ne le pense. Pas besoin de forcer, on a tout ce qu’il faut en nous. Ce qu’il manque, c’est le silence.

Le Pouvoir du silence

Pour créer, il faut donc faire le vide, stopper volontairement l’entrée d’informations. Plus on limite ce flux constant, plus notre cerveau va ressentir un besoin de compenser. Un peu comme un manque. Ce silence intérieur pousse notre esprit à produire quelque chose, à combler ce vide par la création. On passe d’une situation où l’extérieur nous nourrit à une situation où notre cerveau prend les rênes et crée de l’intérieur.

Comme lorsqu’on arrête de fumer, notre esprit, en manque d’input, compense par autre chose, ici de l’output. C’est là que la magie opère. Un vrai besoin de créer naît, parce qu’on se prive volontairement d’une stimulation extérieure.

Itérer, encore et encore

Le deuxième pilier de la création, c’est l’itération. Une fois que le silence a fait son effet, il faut créer. Créer encore et encore, sans se concentrer sur le résultat final au début. Ça commence par des idées brutes, des notes, des esquisses. Ne cherche pas la perfection immédiatement, laisse juste sortir ce que tu as dans la tête. Comme un sculpteur qui commence par un bloc de pierre, tu tailles grossièrement une forme, un rond, un carré, peu importe. L’important, c’est de poser ces idées quelque part, de les matérialiser.

Ensuite, seulement après, tu peux commencer à peaufiner. Il ne faut pas mélanger la création brute avec l’analyse et l’affinement. Un enfant ne sort pas adulte du ventre de sa mère. Il sort tout fripé, imparfait, puis il évolue. Il en va de même pour tes idées. Elles sont brutes au début, elles ne sont pas parfaites, mais elles ont besoin de temps et d’efforts pour être polies.

Pour résumer, la création repose sur deux étapes simples : d’abord le silence pour stopper l’input, puis l’itération pour libérer l’output. Plus tu fais le vide, plus tu auras besoin de remplir ce vide par la création. Et une fois que tu crées, fais-le sans chercher la perfection. Ta première ébauche sera toujours imparfaite, mais avec du temps et de l’itération, elle évoluera pour devenir quelque chose de vraiment remarquable.

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